vendredi 16 janvier 2009

Chapitre 1: Ostie

"Je m'ennuie, dit Titus à ses amis, faire des château de sable sur la plage, c'est plus de mon âge! Le garçon de 14 ans au cheveux blond comme le blé et aux yeux bleus, avait un charactère impatient et parfois impétueux.
-Si tu as une autre idee, je t'en prie, on attend que ca! lui repliqua Serto qui n'en pouvait plus des journées incessantes au bord de la plage. Je propose qu'on aille se balader sur le forum!
Un soleil de plomb regnait et la reverberation des rayons sur le sable aveuglait les adolescents qui étaient allongés sur le sable. Serto regarda ses deux frère et soeur: Una et Septimus étaient ,à 13 ans, les deux plus jeunes du clanus. Ils jouaient sans conviction à faire des pâtés dans le sable. Gallia, 15 ans et grande soeur de Titus, se leva brusquement et se dirigea vers la villa, puis elle se retourna vers les autres et leur répliqua:
-Eh bien qu'est ce qu'on attend? Allons-y!


***

Les cinq enfants étaient en route vers le forum. Una rouspetait deja a l'idée de faire les vingts minutes de marche qui separait la maison de campagne de son père et le forum de la ville d'Ostie. Autour d'eux, plusieurs champs d'oliviers se succedaient, cultivés par des agriculteurs des alentours, ils appartenaient a leur père, qui en faisait commerce. Ils rependaient autour d'eux une douce odeur méditéranéene. La saison des récoltes n'était pas encore là, et les olives sur les arbres arboraient encore une couleur jaune allant vers le vert.
De la maison de Quintus Sertorius, l'on pouvait voir la Porte Marine, une des trois entrées permettant d'acceder a la ville d'Ostie. Déjà les cinq adolescents entendaient le bruit et l'effervescence provenant de la ville. Située à peine à deux heures de Rome en litière, les généraux et autres nobles citadins venait souvent à Ostie prendre du bon temps et profiter de l'air marin. Dépassant la grande entrée, et marchant sur l'Occumanus,l'avenue principale, les enfants depassèrent échopes, commerçants et autres marchands venus tout particulièrement à Ostie pour échanger laine, épices, et autres biens contre du poisson ou autres nacres, connus pour leur qualité exemplaire et leur beauté inegalées.
Gallia passant à côté de commercants et de leurs étals, reniflait les odeurs de vin, d'huile d'olive, et d'épices, qui, insistantes, lui emplissaient les narines.
Des esclaves se tenaient sur des estrades, dans l'attente d'être vendus. Leur maître criaient les prix qui se faisait concurrence. Titus détourna la tête, d'un regard dégouté:
-Ces gens qui souffrent et que l'on vend comme si ils étaient un simple morceau de viande, comment peut on encore accepter ça!
-Doucement Titus, le calma Gallia, il nous faut vivre avec, que veux tu y faire?
Serto accompagnant la parole de Gallia par le geste pris Titus par les épaules et l'éloigna des bruits de l'inhumaine mise aux enchères.
-Gallia, dit-il a voix basse, il faut que tu fasses attention a ton frère, un jour il ne se retiendra pas et commencera une émeute. En tant qu'esclave ce ne serait pas recommendé.
-Je sais, lui répondit-elle, mais essaie de le comprendre. On a vécu les même horreurs que ces femmes et ces enfants.
-Tu sais bien que je suis le premier à comprendre votre condition, et le dernier a en être gêner, mais Gallia...s'il te plait?
-J'essaierai, mais je...Elle détourna la tête. Un bruit sec venait de se faire entendre provenant de l'estrade où s'agglutinaient les esclaves. Le vendeur avait en main un fouet et l'abattait à présent sur une jeune adolescente qui refusait de s'avancer au milieu de la tribune afin que les acheteurs puisse la contempler et décider de sa valeur.
Elle poussait des cris de souffrance mais semblait garder la tête haute dans cette situation si épouvantable. Ni Serto, ni Gallia n'eut le temps de réagir assez vite pour empêcher Titus de se précipiter fou de rage sur le marchand. Il lui arracha son fouet, et le vendeur surprit de cette attaque ne put rien faire quand Titus commença à lui tordre le bras et à lui mettre la main au cou. La foule était agglomérée et impressionée devant cet homme d'une quarantaine d'année qui se faisait mettre à terre par un adolescent de quatorze ans.
L'homme suffoquant, fut cependant capable de crier et d'attirer l'attention de deux gardes qui étaient postés à quelques pieds de là. Ils arrivèrent en quelques secondes mais s'arrêtèrent nets quand ils aperçurent l'étrangeté de la scène. Reprenant leurs esprits, ils prirent le garçon par les deux bras, lui rendant impossible quelconque emprise sur l'homme.
Celui-ci se releva et reprit son souffle, s'apprêtat a apprendre une bonne leçon à cet insolent mais Serto s'interposa; son statut en tant que fils aîné du général le rendait intouchable.
Dans l'émeute des esclaves étaient tombés de l'éstrade arrachant au passage des morceaux de barrière qui entourait la tribune.
-Mais pour qui te prend tu sale gosse, pour intervenir dans mes affaires ainsi!
-Excuse-le, c'est mon frère, il est de nature impétueuse et insolente! intervint Serto en soutenant le regard de l'homme.
-Je réclame réparation, l'état de ma barrière est déplorable et tout ça à cause de ton blanc-bec de frère.
-Tient, prend tout ça, lui dit-il en lui mettant dans la main une bourse, ça devrait réparer sans problème les dégats de mon frère et ta réputation.
L'homme lui envoya un regard noir et se posta furieux devant Titus. Le prenant par l'épaule, il lui enfonca son pouce sous la clavicule, lui insufflant une douleur aigue. Le garçon ne flancha pas.
-La prochaine fois que tu te sens le coeur d'un héro, soit sûr que tu ais les muscles qui vont avec, morveux! Tu es chanceux que ton frère soit là pour réparer tes dégats, et il se détourna de cet insignifiant obstacle qui ne lui avait pas complètement gaché sa journée puisque ce combat paraissait amener un certain intêret de ses clients sur la jeune adolescente fougueuse.
Celle-ci regarda Titus qui s'éloignai à contre-coeur et insatisfait de sa défaite, triste de ne pas avoir pu éviter à la jeune fille une vie d'ésclavitude.
Gallia regarda Serto qui lui-même regardait amèrement Titus.
Una pris la main de Titus qui se massait l'épaule, encore endolorie par le geste du vendeur d'ésclaves:
-On devait retourner à la maison, les parents doivent sans doute s'inquieter de notre abscence.
-Tu as sûrement raison, lui dit-il.


Sur le chemin chacun tentait d'oublier le malheureux incident et ils décidèrent de ne pas dire un mot de tout cela aux parents. Ils savaient tous que cela aurait pu leur coûter plus que les simples barrières en bois que Titus avait cassé.
Gallia voyant que son frère ruminait encore sa défaite et ravalait son honneur, se mit a sa hauteur, Serto ralentit le pas afin d'écouter sans se faire repérer.
-Arrête d’y penser, tu sais très bien que cela n'aurait jamais marché, commenca Gallia.
-Si Serto ne s'était pas interposé j'aurais peut-être pu m'en sortir sans altercation avec les gardes et il n'aurait pas été obligé de payer pour mes dégats. Il utilise toujours son pouvoir pour nous montrer qu'il a priorité sur nous.
- Il te considère comme un frère, dit Gallia, coléreuse, montant la voix et le regardant avec un regard assassin. Il te sauve la vie et toi, ingrat, tu l'insultes!
Gallia n'était jamais rentrée dans une colère aussi noire et le groupe avait stoppé sa marche, abasourdit par la montée en furie de l'aînée. Il régnait un silence de mort, et seul le vent qui s'engouffrait dans les branches des oliviers, provoquait un bruit de fond.
Titus la regarda et se rapprochant d'elle, lui murmura à l'oreille pour que les autres ne puissent l'entendre:
-Je suis désolé, dit-il avec un regard chagriné, mais sérieusement Gallia, tu te raccroches beaucoup trop a lui.
-Qu'est ce que tu racontes?
-Tu sais très bien que entre vous deux c'est impossible.
-Écoute, oublions tout ça! et elle dépassa le groupe, les incitant à marcher. Titus en dépassant Serto cru le voir rougir et afficher un sourire en coin.

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