dimanche 4 janvier 2009

Chapitre 3: Disparu!

Lorsque le soleil frappa le cadran solaire à la deuxième heure du matin - deux heures après le chant du coq, les cinq adolescents se réunirent au fond du jardin de la villa à côté du grand amandier que Quintus avait fait planter là en l'honneur de Ceres, déesse de la fertilité, et de la Terre afin de la remercier de la naissance de Serto. Des odeurs de lavande et de thym provenaient du jardin et s'éparpillaient autour d'eux.
Una jouait avec l'amulette trouvée et la fit passer à Gallia qui l'observa avec attention:
- C'est tout de même étrange, ces inscriptions...on dirait du Gaulois.
-Tu saurais le lire alors?, lui demanda Septimus.
-Impossible, nous sommmes partis de Gaulle tout petit, je ne me souviens plus de rien, dit-elle avec un air de deception et redonna l'amulette à Una.
Ce matin, les enfants avaient dû empaqueter leur bagages car Quintus Sertorius devait retourner à Rome afin d'assister a une assemblée tenue par l'imperator Marius.
Les enfants étaient soulagés de partir enfin...La villa d'Ostie n'offrait pas énormement d'activités.
Du fond du jardin, ils entendaient les bruits des préparatifs, la villa était nettoyée de fond en combles afin d'être retrouvée dans un état irréprochable à la prochaine visite des propriétaires.
- Una ! appella Julia, sa mère, de la maison, viens-ici, tu n'es pas encore prête pour le départ, et amène les autres avec toi. Nous partons dans vingts minutes!
Ils se levèrent tous avec paresse et se dirigèrent vers la villa, respirant pour une dernière fois la douce brise méditerranéenne.
En arrivant a la maison, ils y retrouvèrent Quintus et Julia ainsi que Teutomatos et Atia, les parents de Gallia et de Titus.
Teutomatos et Atia avaient pour statut celui d'esclave et l'avait donc donné automatiquement à leur enfants, cependant Quintus ne les traitaient pas comme tels. Il s'adressait à eux comme à de vieux amis et considérait Gallia et Titus comme ses filleuls.
- Arrivés à la maison, s'adressa Teutomatos à ses enfants vous nous aiderez à préparer le banquet que Quintus donne en l'honneur de l'imperator. Il aura lieu dans la soirée de demain.
Gallia hocha la tête et monta dans la litière où s'installaient Septimus et Una. Titus et Serto montaient à cheval, les suivant de près. Les parents de Gallia et Titus été installés dans une charrette transportant les baggages du groupe et ouvraient le chemin.
Chacun était dans ses rêveries: Serto regardait Gallia, avec ses cheveux blonds, dorés qui ondulaient au soleil, Una et Septimus rêvaient au banquet de demain et à la fête qui aura lieu; et Titus repensait à l'incident d'hier qui lui avait presque valut une sanction.
Gallia se posait toujours autant de questions par rapport à cette étrange amulette et les drôles de sentiments que celle-ci lui inspirait.

Après deux heures en litière, ils arrivèrent à Rome, à la maison de Quintus Sertorius, immense et stupéfiante. Des plantes étaient disposées à l'exterieur de la maison, donnant à celle-ci un air de jardin botanique. Des peintures la rendait encore plus discernable et somptueuse aux cotes des autres maisons. Faites de deux étages, le jardinier Quercus, avait fait monter du lierre jusqu'en haut de la maison à la demande de Julia.
A l'interieur, des fresques ornaient les murs et faisait croire à la présence d'un précieux patrimoine historique.
Après que les baggages eurent été enlevés des litières, les cinq adolescents se retrouvèrent dans l'atrium.
Mais à peine, Gallia eut elle eu le temps de s'assoir, qu'elle entendit son père l'appeler de sa voix grave et rauque:"Gallia! Gallia! Viens-ici!"
Elle mit au moins cinq minutes à le retrouver. Il était dans la cuisine en train de superviser la préparation des plats pour le soir meme.
"Gallia, où est ton frère?,demanda son père. Dès qu'il s'agit d'aider il se défile."
"Mais...commenca Gallia interloquée, il était à côté de moi il y a à peine trente secondes!"
"Si seulement on pouvait l'accrocher à une colonne avec des chaines, ca serait beaucoup plus facile de l'avoir sous la main, quand on a besoin de lui, bien sûr il trouve toujours un moyen pour s'échapper sans qu'on s'en apercoive."
Gallia était déjà partie chercher les autres mais entendait encore en sortant de cuisine,la voix de son père marmonner à propos de son fils qui n'en faisait qu'à sa tête.

Elle courait dans l'atrium à la recherche des quatres autres, qu'elle savait dans la chambre des garcons au deuxième étage, arriva jusqu'à la chambre de ses parents puis emprunta l'escalier à la droite de celle-ci, monta dans l'étroit passage qui l'amena directement en face de sa chambre, et continua tout droit et se planta devant la porte des garçons.
Balayant la pièce du regard, elle ne vit aucune trace de Titus. D'un regard agacé, elle se diriga vers son lit et s'assit dessus.
"Il est incorrigible, j'en ai marre de celui-là! La seule idée qu'il trouve c'est de disparaitre, en des temps si dangereux, ce n'est vraiment pas conseillé"
Titus, Una et Septimus, qui jouaient aux dames, la regardèrent interloqués, cela faisait déjà la deuxième fois qu'elle se fachait contre Titus en deux jours. Ce n'était jamais en son habitude de perdre son calme. Una se leva et vint s'assoir à côté d'elle. Elle lui prit la main et lui demanda:
"Gallia, qu'est ce qui se passe? j'ai l'impression que tu n'es plus toi-même en ce moment."
Gallia baissa le regard puis le dirigea vers Serto, qui continuait la partie de dames avec Septimus. Una la surprit, et baissa la voix "Gallia. Dis moi."
La jeune esclave se leva, se dirigea lentement vers la porte et sortit de la pièce.
Les deux garçons, qui la suivaient des yeux, et même Una renoncèrent à la suivre.
Elle descendit l'escalier et rejoignit sa mère dans le triclinium, une grande et somptueuse pièce, où elle s'occupait de disposer des lits spéciaux sur lesquels mangeraient les convives. Placés afin de creer une forme de fer à cheval, les lits entouraient une table sur laquelle seraient presentés les mets et autres délicieux plats.
Étant toujours à la recherche de son frère, elle passa devant plusieurs cuisiniers qui s'affairaient à la tache et des esclaves qui se dirigeaient vers les cusines en portant faisants, poissons, sangliers, epices, farine et autres produits frais venus du marché le matin-meme.
On entendait déjà les premières litières arrivées à la porte de la maison de Quintus; les bavardages des dames, le tapage des sabots contre le pavé de la rue: tout cela produisait un bruit fou dans lequel, pour s'entendre il fallait se crier dessus.
Septimus, qui avait entendu de la part de certains esclaves que Marius en personne assisterait au banquet avec sa femme, s'était précipité au bas des escaliers afin de voir cet homme que l'on disait si cruel. La guerre civile qui faisait rage à Rome entre Marcus et Cinna faisait chaque jour disparaitre des hommes et des femmes qui n'étaient pas en accord avec les idées de l'un ou de l'autre. Il n'était certainement pas bon pour un esclave révolté de 14 ans de se promener avec les gardes qui trainaient dans le rues...


Gallia, connaissant son frère et les ennuis dans lesquels il avait la mauvaise habitude de se mettre, commencait à s'inquieter nerveusement. Elle passa à coté d'un groupe de jeunes femmes vetues de stola qui regardaient ébahies les ornements et autres somptueuses mosaiques qui decoraient les murs et les plafonds de l'immense maison de la famille Sertorius. Courant autour de l'atrium et zigzagant entre les invités, elle entendit une grosse voix l'appeler. Regardant derrière elle, elle vit Quintus et son père, accompagnés de Julia et d'Atia, saluer les généraux et leur femmes. Elle se rapprocha d'eux, avec peine contre la foule.
"Gallia, lui dit Quintus en posant une main sur l'épaule de l'adolescente, va appeler mes enfants, j'aimerais les présenter au grand Marius"
Gallia hocha la tete et repartit dans l'autre sens, monta l'escalier et arriva enfin au deuxieme étage ou elle apercut Una et Serto regarder au-dessus de la balustrade en essayant d'identifier les différents invités. "Serto, Una, Venez-vite! votre père veut vous présenter".
Serto tourna la tete en meme temps que sa soeur et demanda d'un ton inquiet:"Toujours aucune trace de Titus?" "Non, mais depechez-vous, l'imperator est arrivé".
Ils descendirent quatre à quatre les escaliers, Serto repera Septimus dans la salle et le pris par le bras, le ramenant vers l'entrée de la maison ou leurs parents les attendaient.
Au moment ou ils se posterent à coté d'eux, la foule se divisa et au bout du chemin degagé apparu Marius, sompteux dans son costume de consul, l'oeil stricte et dur, surement d'avoir vu trop d'horreur dans sa vie.
Il s'approcha du groupe de l'hote de maison "Quintus, mon général le plus dévoué, comment va tu?""L'honneur de vous recevoir ne se caracterise que par une trop grande joie"repondit Quintus, puis il se tourna vers ses trois enfants "Permets-moi de te présenter, consul, mes trois enfants, Serto, Septimus et Una". Le regard de l'imperator passa sur les deux jumeaux, qui le regardaient avec un air ahuri, et s'arreta sur Serto "Mon garcon, lui dit-il en le regardant avec insistance, quel age as-tu?"Serto soutenant le regard de cet homme imposant répondit "Je ne suis plus qu'à deux ans de la toge prétexte" Marius haussant les sourcils esquissa un sourire "Bien...peut-etre un futur général" conclus-t-il. Sur le point de partir il se tourna brusquement vers Gallia qui s'était mise en retrait. Elle ne s'était pas rendue compte de son regard insitant et de son cote regardait si Titus n'avait pas apparu dans la salle. Tout la famille se retourna vers Gallia et Una l'appela d'un chuchotement. La jeune fille tourna la tete et rougit sous le regard du consul. Celui-ci paraissait hypnotisé et déclama d'une voix plus douce qu'avant "N'est elle pas en age de se marier?" Atia tourna la tete vers sa fille puis vers le consul et repondit "Ce sera pour bientot, imperator". Il detourna le regard puis s'éloigna dans la salle qui se pressait pour le laisser passer.
Gallia regarda sa mère puis s'en alla d'un pas décidé.
Serto, Septimus et Una la suivirent difficilement jusque dans un recoin du triclinium.
"Nous devons nous separer et chercher Titus, on se retrouve ici quand le banquet commence et que les invités seront installés"
Serto la regarda et acquiesca "Je propose que Septimus et Una y aillent ensembles, ils seront plus efficaces ainsi.""Soit, allons-y!"lui repondit-elle.
Les adolescents s'étaient séparés et ainsi mis à la recherche de Titus, brassant la foule d'invités qui venait vers eux a contre-sens. Au bout d'une demi-heure,quand ils se retouverent dans le triclinium, ils furent bien obligés de constater que Titus avait fugué !

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